Une sortie m'avait fait du bien, au milieu de toute cette neige. Je ne voulais rien entendre de l'extérieur alors je m'étais isolé avec mes écouteurs. Le chien m'accueilla comme s'il m'avait pas vu depuis deux jours et je lui grommelais d'aller se coucher dans son panier. Boire me ferait du bien. J'oublierais tout. Le fait qu'Anna et mon frère soient morts et le fait que je dois garder son fils. Sans ajouter mon frère cadet. Je crois que le destin voulait ma peau. A cette pensée, je finis la bouteille et je soupirais. Je n'avais pas besoin de tout ça. Et pourtant je les avais. Après avoir jeté la bouteille vide à la poubelle, je décidais d'aller prendre une douche histoire de me détendre et je me mis en bas de jogging et un tee shirt ample pour finir la soirée. Et je sortis une nouvelle bouteille. Anna me manquait tellement. Je n'arrivais pas à m'y faire qu'elle ne soit plus là avec moi. Je savais qu'elle aurait été ravie de s'occuper d'Adam comme une mère mais moi j'avais pas l'âme d'être un père.

Je m'allongeais sur le canapé, la bouteille à côté de moi. Décidément ce whisky me plaisait beaucoup. Peut être un peu trop. La bouteille était encore vide et je commençais à m'endormir. Je finis par me retrouver dans un drôle de rêve, qui devenait un cauchemar et je criais le nom d'Anna. Je revoyais la scène de sa mort. Je me tournais et je me retournais jusqu'à tomber sur le sol mais je préférais garder les yeux fermés. Le sol avait un côté amical. Et les larmes coulèrent à travers mes yeux clos. Anna me manquait terriblement, même un an après. Et c'est dans ces moments là que j'aurais préféré être seul.

Une soirée ordinaire

Je me trouve dans mon lit, couché. Je ne suis pas fatigué, ni paresseux. Je n'ai juste pas envie de voir mon oncle se bourrer la gueule. Il m'énerve à faire ça, à boire toute la journée. Et si moi, je faisais ça ? Si je plongeais dans toutes ces saloperies parce que j'ai perdu mes deux parents lors d'un accident, que ferait-il ? Est-ce qu'il m'engueulerait ou peut-être qu'il ne ferait rien, car ses bouteilles l'auraient fait changer d'avis ? Je peux casser toutes ces bouteilles, les briser sur le sol ou même aller les jeter ? J'en ai envie, mais je tiens à ma vie...

J'entends quelqu'un rentrer, sûrement lui, je soupire et reste là. Je sais qu'il vient de prendre une bouteille et de se coucher dans le fauteuil, c'est ses manies. Je le connais maintenant. L'envie de l'embêter me monte à la tête. Après tout, je n'ai rien à faire et lui non-plus. Je vais dans le salon silencieusement, limite, comme une souris. Je le trouve à terre, fronçant les sourcils, je me demande comment il a fait pour tomber. Il ne se relève pas, c'est comme s'il appréciait plus le sol que le fauteuil. Je m'accroupis et le regarde, il n'est pas malin. Je ne veux plus l'embêter, il m'a retiré toute envie. Je soupire avant de lui donner une tape sur l'épaule. Il a vraiment besoin d'aide. Je grimace et m'assois sur un des fauteuils. "Qu'est-ce que t'as encore fait ?" Je roule des yeux et finis par demander, étant quand même gentil... "Tout va bien ? Tu ne t'es pas fait mal, au moins ?"

Milles excuses ::